Campagne des Cantonales 20 et 27 mars 2011

Moins d’un quart des candidats sont des femmes

samedi 5 mars 2011, par Hervé Mantelet

Élection

Les élections de la fin du mois n’y changeront rien, les conseils généraux resteront, jusqu’en 2014 au moins, les bastions des hommes. Les dés sont déjà jetés, car les partis politiques n’ont pas investi beaucoup plus que par le passé des candidates femmes. Selon l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, instance placée auprès du Premier ministre, celles-ci représenteront 23,2% de l’ensemble des candidats. Ce qui n’est guère mieux qu’à la veille des cantonales de 2008, où les candidates avaient été 20,9%. La loi obligeant les candidats à se présenter avec un suppléant de l’autre sexe, les femmes sont très majoritairement des suppléantes (76,8%) pour ce scrutin.

Deux partis, les Verts (avec près de 36% de candidates) et le Parti communiste (31%) se distinguent des autres par une présence plus élevée de candidates.

Le Parti socialiste se trouve dans la moyenne avec 23,1% de candidates (chiffres à télécharger ci-contre), devant l’UMP (18,6%). Concernant les élus « divers gauche » ou « divers droite », « les chiffres sont beaucoup moins bons », constate Chantal Brunel, rapporteure générale de l’observatoire. Elle en déduit « qu’il y a une volonté politique forte des partis d’imposer plus de femmes ». Une volonté qui, toutefois, ne sera pas suffisante, en particulier en raison des caractéristiques du scrutin uninominal à deux tours qui est celui de l’élection cantonale. Ce scrutin a beaucoup de vertus, mais pas celle de favoriser l’élection des femmes, puisqu’il « nécessite un engagement très fort du candidat, beaucoup plus que lorsqu’on fait partie d’une liste », commente Chantal Brunel. « Cela pose la question de la compatibilité avec la vie professionnelle et avec la vie familiale », poursuit-elle. Les principales « victimes » en sont les femmes.

Scrutin uninominal oblige, l’élection des conseillers territoriaux de 2014 demeurera très défavorable à la parité. L’observatoire calcule que les premiers conseillers territoriaux de sexe féminin pourraient être environ 17%. Sauf si les partis politiques modifient leur comportement, notamment sous la pression des retenues financières instaurées par la loi de réforme des collectivités territoriales.