Lutte contre le changement climatique

Consommer moins de viande... et changer de modèle agricole !

vendredi 11 décembre 2009, par Hervé Mantelet

Environnement

L’agriculture intensive et industrielle joue un rôle significatif dans l’effet de serre ainsi que sur la dégradation des ressources naturelles et sociales. Deux dérives doivent être particulièrement combattues pour lutter contre le changement climatique : la surconsommation de viande, d’origine industrielle, et les agrocarburants industriels.

Les agrocarburants industriels conduisent à utiliser des terres brésiliennes ou indonésiennes pour produire de quoi faire rouler les voitures européennes ou nord-américaines : il est inadmissible de déforester l’Amazonie ou d’exproprier des petits paysans pour satisfaire les incohérences du mode de vie occidental.

La surconsommation de viande est un facteur important du changement climatique, et constitue un véritable danger à long terme, d’autant que les pays émergents risquent d’adopter notre mode de consommation aberrant. L’élevage contribue davantage à l’effet de serre que les transports, et les modèles industriels conduisent à des transports inutiles, au détournement des terres agricoles vers l’alimentation animale (au lieu de les consacrer à l’alimentation humaine !), à des conditions d’élevage intolérables tant pour les animaux que pour les salariés, à la montée des infections et à l’asservissement des agriculteurs qui deviennent de simple « salariés » des groupes agro-alimentaires.

Il est urgent de stopper le développement des élevages hors-sol concentrationnaires et de mettre en place un véritable plan de reconversion vers un élevage à l’herbe et/ou biologique. Les animaux élevés à l’herbe, dans des milieux prairiaux à protéger ou au sein de systèmes biologiques équilibrés ne sont évidemment pas visés par ces critiques : ils doivent, quant à eux, être valorisés et soutenus.

C’est la raison pour laquelle Les Verts soutiennent la « grève de la viande » lancée par des associations et personnalités à l’occasion du sommet de Copenhague, tout en précisant leur position. Il ne s’agit pas de stigmatiser tous les éleveurs, ni de rejeter le principe d’une alimentation carnée. Il s’agit de montrer que consommer trop de viande n’est pas viable à l’échelle de la planète, y compris pour des raisons sanitaires, et de soutenir les élevages extensifs, biologiques et à l’herbe.

Au-delà, c’est le système agricole industriel que nous devons remettre en cause : une agriculture destructrice des sols, des paysanneries et des ressources naturelles ne peut pas être viable. À l’inverse, une agriculture basée sur les savoirs paysans, les ressources locales, les variétés locales, les cultures associées et un élevage limité peut nourrir sans peine, et sans produits chimiques, toute l’humanité.