Le code du travail, la véritable cible de la droite

vendredi 24 mars 2006, par Le Bureau

SocialPolitiqueÉconomie

Un choix de société. « Il faudrait s’attaquer en particulier à la démocratie, un système par lequel les démunis votent pour s’approprier le bien de ceux qui ont acquis des richesses » déclarait Hans-Hermann Hoppe, économiste « libéral » autrichien.

Avec le CNE et le CPE... le voilà servi !...C’est véritablement un projet de société que le gouvernement cherche à faire passer en force, bafouant sans vergogne la représentation nationale- où il est pourtant largement majoritaire- avec le 49/3 et ignorant la concertation avec les partenaires sociaux.. Avec de tels procédés, c’est toute notre Démocratie qui se trouve ainsi humiliée…

Institutionnaliser la précarité en permettant aux employeurs de licencier sans motif et sur une durée de deux ans, prétendre que « C’est la souplesse dans l’organisation du travail qui encourage l’embauche par les entreprises » comme l’affirme la puissante Union des industries et métiers de la sidérurgie, c’est recréer un sous prolétariat taillable et corvéable à merci, c’est profiter cyniquement de la crise de l’emploi. Avec de telles mesures, ce sont les jeunes que l’on humilie …

Du CPE au CNE, du contrat jeunes au contrat vieux … Selon Claude Imbert, éditorialiste de l’hebdomadaire Le Point, « le mérite [du CPE est] d’enfoncer un coin dans la Bastille de cet ancien régime, le Code du travail et son byzantinisme malthusien ».

Et le code du travail vole en éclats. On ne compte déjà plus les licenciements sommaires exécutés sous couvert du recrutement à l’essai institué par le tout récent Contrat Nouvelle Embauche (CNE). Et si les jeunes sont durement touchés, les anciens ne sont pas oubliés non plus. Le « contrat senior » supprime la contribution Delalande, pénalisation contre les entreprises licenciant des salariés de plus de 55 ans. Il élargit le cumul emploi et retraite et propose de porter la surcote de 3% à 5% de manière à inciter plus fortement les salariés à poursuivre leur activité professionnelle au-delà de 60 ans. La retraite devient ainsi une notion des plus aléatoires… L’objectif final est clair, c’est de remettre en cause le CDI et de généraliser la notion d’embauche à l’essai.

Davantage de précarité, davantage d’inégalités, c’est réduire la possibilité pour les citoyens de se projeter dans l’avenir, donc de se sentir partie prenante de la société. En brisant les solidarités, en favorisant le repliement sur soi et la concurrence entre les individus, on s’achemine tout droit vers cette société où, comme le disait Karl Marx « le bestial devient humain et l’humain devient bestial ». Cette société-là nous n’en voulons pas et nous appelons toutes les Beaumontoises et tous les Beaumontois à manifester leur solidarité avec les jeunes en participant activement à la grande journée d’action et de manifestation du mardi 28 mars.