Laïcité et tolérance en démocratie
mercredi 25 mars 2015, par
DémocratieLe modèle républicain peut-il parvenir à prendre en compte le pluralisme des identités ? La tolérance, fondement de nos sociétés démocratiques, doit-elle aujourd’hui être refondée ? Deux ouvrages, l’un américain [1], l’autre français [2], répondent à ces questions.
Peut-on autoriser le blasphème et interdire les discours négationnistes ? Doit-on faire des exemptions à la loi commune en raison d’engagements religieux ou, à l’inverse, restreindre les expressions religieuses quel qu’en soit le coût pour les croyants et ce, au nom de l’égalité ? L’enseignement d’une morale à l’école favorise-t-il la tolérance et le pluralisme démocratique, ou les réduit-il en imposant une conception du bien ? Si l’actualité montre que la tolérance est à la fois consensuelle dans ses invocations, complexe et souvent contre-intuitive dans ses modalités de réalisation, les deux ouvrages publiés récemment par Brian Leiter (Professeur de philosophie et de droit à l’Université de Chicago) et Marc-Antoine Dilhac (Professeur adjoint en éthique et philosophie politique à l’Université de Montréal), la repensent à partir d’un certain nombre de problèmes auxquels ils apportent des solutions issues du libéralisme politique et de certaines de ses critiques. Ils permettent aussi de renouveler le débat public et de formuler des alternatives à une tradition républicaine française qui considère la pluralité des identités comme un épouvantail « communautariste », alors même que ce modèle républicain, s’il veut être maintenu, doit relever le défi d’intégrer de nouvelles formes de pluralisme culturel et religieux.
Voir en ligne :
[1] Brian Leiter, Pourquoi tolérer la religion ? Une investigation philosophique et juridique, trad. L. Muskens, préface de P. Brunet, Genève, Éditions Markus Haller, 2014, 233 p.
[2] Marc-Antoine Dilhac, La tolérance, un risque pour la démocratie ? Théorie d’un impératif politique, Paris, Vrin, 2014, 238 p.