Hortefeux dans le texte

lundi 18 septembre 2006, par Le Bureau

Politique

Début septembre, une interview dans Le Monde de B. Hortefeux est passée inaperçue (édition du 2 septembre). Rien de très étonnant : elle est, en première lecture, sans aucun intérêt.
Mais, en y regardant de plus près, cette page est instructive… instructive et consternante.

Une affligeante idolâtrie

Déifier Sarkozy à ce point, c’est sidérant. L’avalanche des qualités attribuées à Sarkozy énumérée par B.Hortefeux frise le ridicule : « il a assez de sang-froid et d’expérience », « il offre une démonstration de la sérénité et de la maturité », « il s’appuie sur un pragmatisme », etc. D’ailleurs, cela vire tellement au délire qu’Hortefeux se sent obligé de rassurer « Le sarkozysme n’est ni une caste, ni une secte ».

Si lui-même juge nécessaire de l’affirmer, nous pouvons craindre hélas que le sarkozysme soit les deux.

Par ailleurs, on peut affirmer sans crainte qu’Hortefeux adore « enfoncer les portes ouvertes » et maîtrise à la perfection la langue de bois.

Le roi de la langue de bois et de l’évidence

Ne résistons pas à quelques morceaux choisis : « le succès passe par l’addition des talents et des tempéraments », « ce qui rassemble, c’est la volonté d’engager notre pays sur un nouveau chemin ». Il y a plus fort encore : « la réforme, c’est un pansement pour l’instant ; la rupture, c’est un remède pour la durée ». Bien sûr, aucune explication, aucun engagement ; ça ne veut rien dire mais c’est joli.

Faux-cul : alors que le journaliste demande ce qu’il pense des déclarations de Bayrou, Hortefeux jongle avec hypocrisie et mensonge « sans doute faut-il y voir une tentative quasi- désespérée de se créer un espace par ce type d’invective. Autour de Nicolas, nous avons décidé de ne jamais répondre à ces attaques. Je ne dérogerai pas à ce principe ». Et tout à l’avenant. On pourrait en rire tant c’est insipide et creux. Mais on doit surtout s’en inquiéter.

IDÉES Pour Beaumont a toujours tenté de donner du sens à l’action politique. Les citoyens ne sont pas les imbéciles que trop de politiciens imaginent. Ils ne supportent plus ces simagrées, ces phrases vides de sens, ces mensonges et dissimulations.

Maintenant, grâce à cette interview, nous savons qu’en Auvergne nous avons le triste privilège d’héberger la référence ultime, l’étalon du néant. Merci M. Hortefeux.