Éditorial : fiels et nerfs

mercredi 15 janvier 2003, par Le Bureau

Politique

Être dans l’opposition n’est pas une situation très agréable et nous avons suffisamment sacrifié à ce difficile exercice pour en être pleinement persuadés. Pour autant, cela doit-il conduire aux propos exagérés, aux mises en demeure radicales , aux sous-entendus contestables que nous pouvons lire dans ce qui se présente en toute modestie comme le journal de l’opposition ? (Nous pensions d’ailleurs que celle-ci était double !)

Faut-il s’en prendre aux élus en mettant en cause leur honneur et leur honnêteté en cédant à l’invective ou en menaçant de les rendre responsables” devant leurs biens personnels” ce qui est d’ailleurs d’un ridicule achevé au regard de la loi ? Doit-on laisser croire aux habitants de la ZAC de La Mourette qu’on va construire des tours et créer un “Beaumont sur Neyrat” ? Peut-on affirmer qu’on s’intéresse à la SEMIB alors que l’on n’assiste que par intermittence aux réunions de son conseil d’administration ? Est-il nécessaire de recourir à une dialectique extrémiste pour exprimer son désaccord ? Comment prétendre que la municipalité avait “fait la salle” lors de la réunion à l’école maternelle du Masage alors que tous ceux qui y ont assisté, et quelles que soient leurs convictions, peuvent témoigner du contraire ?

Pour notre part nous n’avons jamais cédé à de telles facilités, à d’aussi discutables pratiques lorsque nous figurions dans l’opposition. Nous n’avons jamais pensé que la véhémence générait la pertinence ou que l’outrance pouvait pallier la faiblesse de l’argumentation ... Mais c’est sans doute parce que nous avions des choses à proposer ...

À une époque où l’abstention croît à chaque élection, où la démagogie remplace la réflexion, où ceux qui s’engagent en politique deviennent des cibles, à Nanterre ou à Paris, il conviendrait de ravaler son fiel et de maîtriser ses nerfs afin de rendre au débat politique la dignité que de tels comportements lui font perdre.