Décentralisation : miroir aux alouettes

jeudi 24 juin 2004, par Le Groupe IDÉES Pour Beaumont

Politique

Les élections régionales et cantonales ont constitué un désaveu de la politique ultra-libérale d’une droite aveugle aux difficultés des Français.

Des résultats électoraux limpides

Les candidats de droite ont été laminés. Le conseil régional a basculé à gauche. Dans notre canton, A. Brochet a été élu largement. À Beaumont, le candidat de droite, A. Dumeil, a subi un échec significatif. Le groupe IDÉES Pour Beaumont se réjouit de ces résultats puisque notre association avait, entre les 2 tours, appelé à voter pour A. Brochet et la liste menée par P.J. Bonté.

Nous sommes également satisfaits d’une mobilisation correcte et d’un recul de l’abstention.

Quelques semaines après ces résultats, le vif succès remporté par le forum social organisé dans notre commune révèle la richesse du débat et la recherche de solutions innovantes tant il est vrai que l’action politique ne peut se poursuivre selon des schémas anciens, éloignés des préoccupations actuelles. On ne peut laisser notre avenir entre les mains de certains qui négligeraient les questions d’aujourd’hui : développement durable, emploi, démocratie, logement social, santé et protection sociale, décentralisation…

Décentralisation : un piège ?

Si la démarche décentralisatrice recueille une large adhésion, n’oublions pas qu’elle porte en elle des éléments d’inégalité et risque de mettre en cause la cohésion nationale en creusant les disparités entre les territoires.

La décentralisation réclame des moyens. C’est là qu’apparaissent de graves inquiétudes partagées puisque même l’UDF et plusieurs dizaines de députés UMP manifestent leurs réserves sur la démarche gouvernementale.

Le transfert de compétences aux collectivités locales doit s’accompagner des transferts de moyens indispensables. Au-delà du principe, il faut intégrer l’évolution des charges transférées. Pour l’essentiel, il s’agit de missions de proximité dont les modifications impliquent des progressions de coût rapides si on veut répondre aux attentes légitimes des citoyens. Au moment où un discours anti-fiscal démagogique se répand sans véritable réflexion, les dangers sont multiples : abandon de services à des entreprises dont le sens de l’intérêt collectif n’est pas la vocation, paiement toujours plus élevé de services par les usagers, perte du contrôle public sur des secteurs « stratégiques ».

Face à ces menaces, les collectivités devront trouver des solutions (ex. : fiscalité locale) ou bien abandonner certains services.

L’enjeu est de taille et mérite une vigilance extrême.