Décentralisation, austérité et budget de l’Union Européenne

Parole aux élus communistes du groupe

mardi 21 août 2012, par Le Groupe IDÉES Pour Beaumont

Politique

En octobre se tiendront à l’initiative du sénat les États généraux de la démocratie territoriale. L’acte 3 de la décentralisation se dessine.

Depuis dix ans, les collectivités territoriales ont pallié les carences de l’État par des interventions dans tous les domaines, sans lesquelles la souffrance et l’exclusion sociale seraient encore plus importantes. Rappelons aussi que l’investissement des collectivités locales donne un substantiel élan aux entreprises mais à quoi aboutiront ces états généraux quand le gouvernement demande aux collectivités de contribuer à l’économie supplémentaire de 33 milliards et qu’il s’apprête en septembre à faire adopter au parlement le traité négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merckel. L’austérité resterait alors le seul moyen prôné pour sortir de la crise. On voit ce qu’il en est en Espagne et en Grèce. Les Français doivent être informés et consultés pour éviter le même scénario que pour le traité de Lisbonne.

Le budget de l’UE, les institutions financières, le système bancaire doivent être orientés vers un nouveau type de croissance pour un développement social, écologique et solidaire. Cette réorientation porte une première exigence : que la banque centrale européenne puisse prêter directement aux états.

Car rien ne pourra se faire si l’Europe continue de se plier et de faire plier les états qui la composent aux exigences du marché et des banques.

Rien ne se fera non plus en France sans une profonde réforme fiscale :

2011 :

  • évasion fiscale et fraudes des grandes entreprises : 100 milliards d’Euros,
  • cadeaux fiscaux 70 milliards d’Euros.

2012 :

  • des milliers de suppressions d’emplois programmés dans entreprises viables et rentables,
  • des TPE et PME, des artisans, des commerçants plombés par le coût de leurs emprunts,
  • des hôpitaux, dans la même situation, au bord de l’asphyxie.

Dans le même temps, la spéculation sur les céréales frôle les niveaux de 2008 qui avaient causé des émeutes de la faim.

Les mesures importantes de la loi de finances rectificative sont un premier pas vers plus de justice sociale, mais il faut aller plus vite et plus loin sur l’emploi, les salaires, les retraites, les loyers, les services publics ... pour que l’été prochain au moins, la « fracture touristique » se réduise : un tiers des Français ne sont pas partis en vacances cette année.