Capitalisme, figure de style et arrangements entre amis

mercredi 15 octobre 2008, par Le Bureau

PolitiqueÉconomie

Victime de la suicidaire cupidité qui l’a poussé à spéculer sur des produits frelatés liés au surendettement des ménages américains, le capitalisme s’est tourné vers les États pour sauver les meubles. Ceux qui, hier encore, ne juraient que par le privé, n’ont pas hésité à ravaler leur fruste doctrine pour voler à l’aide de leurs amis financiers et les mêmes qui nous rebattaient quotidiennement les oreilles avec le montant de la dette ont donc trouvé quelques centaines de milliards afin « d’éteindre l’incendie » que leurs complices pyromanes avaient si remarquablement allumé. Comble de cynisme, c’est au nom de tous que l’acte de piraterie a été commis … La boucle est bouclée, les intérêts du renard et des poules sont trop liés pour que l’on ne secoure pas les premiers au nom des secondes …

Certes, il est de bon ton de faire croire que le capitalisme va retrouver des règles, que les spéculations hasardeuses sur des produits toxiques ne seront plus possibles, que l’on va voir ce que l’on va voir, bref qu’un capitalisme « moral » va bientôt naître des cendres de la crise…

Certains d’entre vous, quelque peu férus de style, y verront la définition de l’oxymoron, figure qui consiste à associer deux mots de sens contradictoires (exemple classique : une douce violence) et ceux qui pensent que la disparition des paradis fiscaux par lesquels transite l’essentiel des flux financiers liés à ce capitalisme financier n’est pas pour demain n’ont peut-être pas tort …