Attention : notre vote a de l’importance !

lundi 16 avril 2007, par Le Bureau

Élection

Nous sommes appelés à voter le 22 avril pour le premier tour de l’élection présidentielle, et le 6 mai pour le second.

Même si les débats essentiels sont souvent occultés par les médias au profit de multiples sondages et de petites phrases sorties de leurs contextes, les échéances qui s’annoncent sont essentielles pour nous tous. La réforme de l’élection du Président de la République proposée par de Gaulle en 1962 et adoptée par referendum a accru le caractère « présidentiel » du régime, déjà largement inspiré par le souci de donner à ce Président un rôle central dans nos institutions, en réaction contre l’instabilité qui caractérisa le régime des Républiques précédentes. Les successeurs du Général de Gaulle n’ont pas remis en cause cette vision du fonctionnement de nos institutions.

Chacun connaît aujourd’hui l’importance capitale de cette élection et surtout de ces conséquences. Dans un cadre institutionnel nouveau, puisque, avec l’instauration du quinquennat et le calendrier des élections législatives, majorité présidentielle et majorité parlementaire vont vraisemblablement coïncider - il est en effet peu probable que les français se déjugent dans le mois qui suivra les présidentielles - c’est une majorité de soutien au Gouvernement, nommé par ce nouveau Président, qui participera à la mise en œuvre des orientations politiques définies au cours de cette campagne électorale. La nouvelle donne constitutionnelle semble exclure a priori la cohabitation et l’utilisation du droit de dissolution de l’Assemblée Nationale.

Cela signifie donc que la formation ou la coalition politique qui gagnera l’élection présidentielle bénéficiera pendant une période de cinq ans de tous les leviers du pouvoir, la droite pourra également compter sur l’appui du Sénat, pour mettre en œuvre, dans un climat serein pour elle, ses choix politiques.

Dans ces conditions, il est absolument nécessaire de dénoncer la véritable nature de N. Sarkozy. C’est un très bon professionnel de la politique ; il navigue dans les sphères du pouvoir depuis 30 ans, d’abord dauphin de Pasqua, ami de Balladur, ministre de multiples fois. Son seul programme, c’est mettre son ambition personnelle au profit d’orientations ultralibérales et antisociales, avec le plus profond mépris de nous tous, des petites gens, des électeurs eux-mêmes. A quelques jours d’intervalles, il est capable d’affirmer tout et son contraire : il y a quelques semaines, favorable au droit de vote des immigrés, il devient porteur du renforcement de l’ « identité nationale » au grand dam de Simone Weil qui le pensait « fréquentable » ; un jour il dit être au service des gens du peuple, l’autre il propose un véritable programme de casse de notre système social ; dénonçant quand ça l’arrangeait l’ « insécurité » et la délinquance des banlieues, il a été incapable en tant que ministre de mettre en place une politique cohérente. Hier opposé à la police de proximité, il propose aujourd’hui sa réimplantation en usant de quelque artifice de langage.

Que ne serait-il capable de dire pour gagner quelques voix de plus ?

Cet homme est le « Berlusconi » de notre pays. Démagogique, ultralibéral, carriériste, pro Bush, proche de nombreuses thèses du Front National, ami des grands patrons de la presse et du CAC 40, cet homme représente un danger pour la Démocratie.

Quant à François Bayrou, son collègue au sein de multiples gouvernements de droite, il excelle dans la supercherie, pensant abuser les Français en ne votant pas le dernier budget alors qu’il a voté tous les précédents, et que l’UDF, dont il est le Président, est l’alliée de l’UMP dans toutes les collectivités territoriales.

Les raisons sont multiples pour appeler tous nos concitoyens à voter pour la gauche dès le premier tour. Fidèles à notre rôle de rassembleur « des gauches », porteurs de l’espérance d’une gauche pluraliste et généreuse, nous engageons chaque électeur a porter son vote sur le ou la candidate qui lui parait le plus à même de porter les espérances qui nous animent.

Au deuxième tour, tout doit être fait pour donner un nouvel élan à la gauche dans notre pays.