Analyse de la modification n°4 du Plan Local d’Urbanisme

lundi 15 septembre 2014, par Groupe des élus IDÉES Pour Beaumont

UrbanismeEnvironnement

Une enquête publique proposée : c’est, en tant que citoyen, la possibilité d’être attentif et d’agir en donnant son avis pour le commissaire enquêteur qui doit le prendre en considération s’il celui-ci est justifié.
La municipalité a lancé une enquête publique concernant la modification N°4 du Plan Local d’Urbanisme et la modification du périmètre de protection des monuments historiques (cf. bulletin municipal de septembre 2014).
Noble initiative, direz-vous ! Mais …

Quand l’information n’en est pas une, voire s’engage vers de la désinformation :

  • Les documents présenté dans le bulletin sont illisibles, et, même bien au courant du sujet, il est impossible de comprendre quoi que ce soit ;
  • La modification du périmètre de protection des monuments historiques est une bonne chose, ce qui ne va pas de soit pour ce qui concerne la « suppression d’emplacements réservés » et « la modification mineure pour les zones UG ,UF , UI ». Laisser croire que c’est anodin et que, en somme, ça n’impacte pas l’avenir de notre commune, c’est tromper le citoyen.

Un Plan Local d’Urbanisme allant à l’encontre des recommandations actuelles

Des modifications qui vont contre les recommandations du Grenelle de l’Environnement, contre les orientations du Programme Local de l’Habitat et du Schéma de Cohérence Territorial du Grand Clermont :

  • En zones UF, comme en zones UG et UI, il n’y a plus la possibilité, dans l’article 9, de dépasser de 20 % l’emprise au sol (de 50%, de 60% …) tel que c’était prévu antérieurement. Ce changement est en opposition au PLH et aux recommandations du Grenelle de l’environnement, tant en ce qui concerne l’incitation aux performances énergétiques, que en ce qui concerne le souhait de densifier le tissu urbain (très modestement d’ailleurs).
  • Suppression de l’emplacement réservé N° 13 rive gauche de l’Artière au dessus du stade, (entre le cours d’eau et l’impasse des Cèdres) : suppression de l’emprise qui aurait permis, à terme, une continuité entre le Chemin Vert et l’impasse des Cèdres, permettant ensuite de rejoindre Les Chaumets, l’Ave Maria et la Châtaigneraie. De plus, ce cheminement devait permettre une « pénétration » du Chemin Vert à partir de tout le lotissement situé sur la rive gauche de l’Artière. Pour mémoire, le Chemin Vert est une « coulée verte » s’apparentant à une trame verte (et même une trame bleue pour ce qui concerne la vallée de l’Artière) structurant le territoire communal entre le bois de la châtaigneraie au nord-ouest et le parc de Boisbeaumont au nord-est ; sa fonction de lien social et entre les quartiers ne peut fonctionner pleinement que si les cheminements piétons et cyclistes irriguent bien tous les quartiers traversés. Le maintien de cet emplacement réservé est donc bien d’intérêt public, s’inscrivant complètement dans les recommandations environnementales en vigueur.
  • Suppression de l’emplacement réservé N° 16, rue du Matharet (appelée indument « rue de la Châtaigneraie ») : suppression d’une emprise qui aurait permis une continuité piétonne, associée à des stationnements pour la clinique. Actuellement, ces stationnements « débordent » souvent du fait du mauvais entretien des haies mitoyennes et pour lequel la puissance publique se trouve à ce jour démunie. L’argumentation avancée (la continuité piétonne peut très bien se faire de l’autre côté, c’est-à-dire en traversant la rue) n’est pas conforme à l’intérêt général qui doit privilégier les continuités en modes doux.
  • Suppression des emplacements réservés N° 44 pour la création de jardins familiaux : selon l’argumentaire, « les réserves foncières (sont) suffisantes pour répondre à la demande d’espaces de jardins potagers ou vergers ». Pourtant, de nombreuses demandes ne sont pas satisfaites ; et, surtout, supprimer cette possibilité d’emplacements réservés, c’est s’empêcher, pour des décennies, de réaliser un aménagement public de type « plaine de jeux et de loisirs ». Là encore, l’intérêt général doit primer et l’on sait que l’ant icipation foncière est bien l’outil principal des politiques publiques d’aménagement à long terme.
  • Suppression des emplacements réservés N° 45 et 46 pour une éventuelle réimplantation du Centre Technique Municipal : certes, il n’y a plus besoin de ces emplacements pour le CTM, mais leur réservation doit être envisagée dans le cadre de l’anticipation des évolutions à venir, dans le cadre de Clermont Communauté (un Projet d’Aménagement et de Développement Durable d’agglomération est en cours de réflexion) de la Zone d’Activité : l’avenir d’une agglomération durable ne peut se faire que dans le sens d’une mixité fonctionnelle (activités non polluantes associées à du logement collectif) telle que cela commence à se réaliser dans les autres grandes villes de France (Grenoble par exemple).
Ces quelques éléments incite à émettre un avis réservé, voir défavorable, à différents points du Plan Local d’Urbanisme soumis à enquête publique. Donnez votre avis, faite savoir vos désaccords, demandez l’avis défavorable du commissaire enquêteur : c’est le droit du citoyen. Exerçons le !