Régionales des 14 et 21 mars : la décentralisation remise en question

jeudi 4 mars 2010, par Le Bureau

PolitiqueDécentralisationÉlection

Les Régions « fêtent » leur 28e année d’existence. Elles sont l’expression d’une politique de décentralisation initiée en 1982 par F. Mitterrand et confortée en 2003 par l’inscription des régions dans la constitution.

Sous la présidence Sarkozy et sous prétexte de manque de lisibilité des compétences de la Région et de diminution des dépenses en personnel des conseils généraux et régionaux, une réforme d’envergure, qui va bien au delà des deux objectifs cités, se met en place par paliers successifs : celle des collectivités territoriales.

En 1er lieu, avec la Loi de Finance 2010, c’est la suppression de la taxe professionnelle

Que l’on soit POUR ou CONTRE cette suppression, une question demeure, celle de son remplacement. Elle constituait une ressource importante des collectivités locales...Un passé récent montre que les dotations promises par l’Etat ne sont pas à la hauteur et que les tâches de plus en plus nombreuses dévolues aux collectivités territoriales sont bien loin d’être financièrement compensées. De plus, en perdant de leur autonomie financière, c’est à une plus grande dépendance face au pouvoir central que celles-ci seront exposées. Il faut y voir l’expression de la volonté présidentielle pour un pouvoir fort et centralisateur. À terme, il y aura simultanément une augmentation des impôts locaux et une perte d’autonomie politique pour les Régions. C’est payer plus pour décider moins !

En 2e lieu, une modification de la durée du mandat

le Parlement vient de voter une loi le 26 janvier 2010 qui limite le mandat des conseillers régionaux à 4 ans, loi applicable dès cette année, et celui des conseillers généraux éligibles en 2011 à 3 ans.

En 3e lieu, la fusion en 2014 des collectivités territoriales (Département et Région) et l’élection des conseillers territoriaux

Cette élection qui s’inscrit après une modification du scrutin interpelle, elle aussi : elle s’appuiera en effet sur un scrutin uninominal à un tour, totalement étranger à la tradition française, avec une dose de proportionnelle (20%) ce qui permettra un bipartisme favorable à la droite puisqu’il n’y aura qu’un seul tour. Sur 26 régions, il y en a 24 gérées actuellement par la gauche (à l’exception de l’Alsace et de la Corse). De plus avec ce scrutin les élus deviendront des super conseillers, ayant des pouvoirs sur des territoires plus importants. Cette réforme les transformera progressivement en professionnels de la politique, les tentations carriéristes seront encore plus fortes, la démocratie locale plus facile à museler.

Face aux objectifs essentiels de cette réforme qui témoigne d’une volonté de recentralisation et de mise au pas des régions par la droite, il est urgent de réagir et de manifester notre opposition en sanctionnant le gouvernement. Il en va de l’avenir de notre région, de notre capacité à nous faire entendre.

La fermeture du bureau de police de notre cité contraint les Beaumontois qui souhaitent voter par procuration à se rendre au commissariat de Chamalières., A n’en pas douter, nombreux seront celles et ceux, et pas seulement parmi les plus âgés, qui renonceront à un tel déplacement.

IDÉES pour Beaumont, qui a toujours affirmé son attachement au Service Public, s’indigne de la prime à l’abstention que constitue une telle situation et dénonce le mépris ainsi témoigné à nos concitoyens.