Quelques voisins du châtaignier

mercredi 1er décembre 1999, par Le Bureau

Environnement

La forte présence du châtaignier n’est pas exclusive. Le promeneur attentif peut repérer et identifier plusieurs autres espèces. Voyage guidé au pays des arbres.

« Les arbres de colonisation »

On peut ainsi appeler les arbres qui apparaissent et croissent sur les terrains abandonnés, négligés. Il s’agit d’arbres résistants, dont les graines ont peu de besoins pour germer et se développer. Souvent aussi se répandent des arbres de proximité, qui se reproduisent grâce à leur abondante fructification ou à partir du pied principal, par exemple, quelques spécimens de noisetier.

C’est surtout dans la partie supérieure de la châtaigneraie, vers la carrière, que vous trouverez ces arbres colonisateurs. Parmi eux, citons le pin sylvestre facile à reconnaître grâce à son tronc tourmenté, rose saumoné et ses feuilles vert glauque regroupées par deux. À côté, ce tronc blanc avec un feuillage gracile et vite tremblotant, pas de doute, voici un bouleau. Les arbustes sont bien représentés, en particulier en bordure du chemin principal.

Le cornouiller sanguin surprend ici ; en effet, il apprécie le calcaire que fuit le châtaignier. À l’automne, ses feuilles rouge sang lui ont donné son nom. On peut repérer quelques pieds d’aubépine (bourgeons blancs au printemps mais belles baies rouges à l’automne).

Le fusain, arbuste assez rare, nous offre le plaisir d’admirer ses fruits à l’arrière-saison. Arrondis et séparés, d’une belle couleur rose violacé, ils évoquent un bonnet d’évêque. Son charbon est bien connu des dessinateurs.

Des prunelliers, arbrisseaux buissonnants, vous proposent leurs petits fruits bleu foncé très acides (expérience gustative surprenante !). Au milieu des châtaigniers, d’autres arbres vous attendent.

À la recherche d’autres arbres

Voilà un jeu amusant qui intéressera particulièrement les enfants en aiguisant leur sens de l’observation. Partons ensemble à leur recherche. En bordure du sentier, vous pouvez voir quelques frênes. Dans nos campagnes, ils bordent souvent prés ou chemins. Il rendait divers services. Résistant, il permet la confection de meubles, surtout que sa délicate teinte rosée est plaisante. Bon bois de feu, il servait aussi pour des manches d’outils. Enfin son feuillage nourrissait les animaux en hiver. Ses fruits, les samares, passent tout l’hiver sur les branches.

À proximité, les robiniers (souvent appelés acacias) sont bien connus. Les feuilles, composées de plusieurs folioles ovales et petites, jaunissant à l’automne, escortent au printemps des fleurs blanches, en grappe, dégageant une odeur agréable, attractive pour les abeilles. Malgré ses épines, cet arbre introduit en France en 1601 par Robin (d’où son nom) est souvent implanté dans des espaces verts, des cours d’écoleÖ Quelques chênes chétifs ont du mal à résister. D’ailleurs, la couleur souvent blanchâtre du feuillage révèle la présence d’oïdium.

De façon marginale également, la présence de quelques noyers résulte sans doute de l’apport accidentel de fruits. C’est dommage car cet arbre majestueux (25 mètres), qui vit longtemps, est goûté pour ses fruits et la qualité de son bois. Le merisier est lui aussi un arbre précieux. Il ressemble au cerisier comme un frère : rameaux bruns rouges, feuilles allongées dentées, petits fruits rouges. Son bois, facile à travailler, d’une couleur légèrement rougeâtre, est utilisé en ébénisterie.

Vous pourrez aussi repérer des sureaux noirs. Au printemps, les fleurs blanches en ombelles sont caractéristiques, tout comme, à l’automne, les baies nombreuses et noires. Quelques petits érables complètent cette collection. Leurs fruits, en forme de V, soudées par 2, évoquent un peu une pale d’hélicoptère et peuvent ainsi voler et disséminer leurs graines.

Notre petit tour au pays des arbres s’achève. À vous de le poursuivre. Vous pourrez identifier quelques espèces supplémentaires. Et si vous n’avez pas envie de jouer au « détective forestier », goûtez le simple plaisir de la balade et du calme retrouvé.